Nous embarquons dans « l’infra ordinaire » cher à Georges Perec, dans la naïveté presque candide de Jacques Tati. Par petites touches successives nous visitons ou revisitons la ville, par ces rues écartées, ses passages secrets, ses changements d’atmosphère. Nous visitons ou revisitons les espaces que nous croyons connaître, la rue, un détail qui fait sourire, une perspective, une faute d’orthographe, une série d’immeuble…
En ville, on ne se promène pas, on ne se perd pas, on va d’un point à un autre en réalisant au mieux un gain de temps ; On arpente, et encore, mesure-t-on bien les distances ? Mais savons-nous exactement où nous sommes ? On croit le savoir. Latitude ? Longitude ? Altitude ?Nous sommes plus dépendant du temps que de l’espace. Pourtant quelques codes touristiques sont de mise : les visites Historiques, le tour des remparts, le petit train ou le bus à impériale… mais ce que chaque humain a réalisé, est-ce visible ou ne le voyons-nous plus ?C’est quoi l’espace ? Ce que nous habitons, de l’utile ? de l’agréable ? du fonctionnel ? De l’usage?
Promener un petit groupe de « touristes » ou « d’habitants » dans une ville qu’ils croient connaître. Le texte ou le théâtre se déploie dans un décor sans cesse en mouvement : la ville.Avec des partenaires aussi inattendus que bienvenus : les gens, les murs, les chats, les chiens, la lumière, le temps qu’il fait… le texte ou le théâtre ne sont là que comme accompagnateurs de la promenade, comme révélateur au mieux. Mais on peut l’oublier, en faire fi et ne s’occuper que de son propre trajet dans cette histoire… Liberté d’errer.