polygraphe (nom masculin) : dispositif permettant d’écrire à plusieurs dans l’espace public. Le polygraphe suppose la présence d’un scripteur (écrivaine publique), d’un narrateur (public invité à raconter) et d’un diffuseur (colporteur de textes).

Le polygraphe travaille sur le passage du récit oral au texte écrit. Pas d’enregistrement de la parole, déjà et instantanément des écrits communs. Le texte s’écrit ainsi en temps réel avec une pluralité d’auteurs et se diffuse dans l’espace.

Le polygraphe prend place dans des espaces publics extérieurs ou intérieurs : rues ou places, festivals, médiathèques, rencontres associatives ou salons littéraires. Johanne Larrouzé y installe son bureau et ses outils d’écriture polygraphique : claviers, écrans, imprimantes à ruban, étiqueteuses…  Jean-Marie Arnaud Sanchez y colporte les textes tout juste écrits.

RACONTER

Les passant.e.s sont invité.e.s à venir prendre place à la table d’écriture. Chacun.e raconte ce qu’il/elle souhaite : un souvenir, des réflexions, des humeurs, peut échafauder une lettre d’amour, de résiliation, de réclamation, une liste de courses… chacun peut pousser un cri, dicter, évoquer…

Ecrire

Johanne Larrouzé écrit en écoutant les récits. Elle est attentive aux histoires mais surtout à la rythmique de la parole, au vocabulaire, aux formulations, hésitations, répétitions… Elle modifie, parfois digresse, écrit ce qu’elle entend. Une collaboration naît ainsi en temps réel, partant du langage oral, l’écrit se construit.

IMPRIMER

Lorsqu’un texte est terminé, il est relu puis imprimé sur un ruban de papier, un exemplaire est remis au narrateur, un second est exposé sur place. On discute alors du choix d’une phrase à retenir que l’on imprime en grands caractères.

disperser/colporter

Jean-Marie Arnaud Sanchez se saisit des textes écrits, il les déclame ou les susurre aux oreilles des passants alentour. Il fabrique des installations éphémères :  les textes occupent peu à peu l’espace, prennent la forme d’installations littéraires, sont consultables par les passants.

Les textes sont accrochés dans l’environnement urbain : murs, portes, escaliers, vitrines, ils viennent souligner des éléments d’architecture…

Le Polygraphe in situ

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